Le réseau SNCF cible de sabotages, trafic très perturbé, les JO "attaqués"  

  26 Juillet 2024    Lu: 381
Le réseau SNCF cible de sabotages, trafic très perturbé, les JO "attaqués"
 

Des milliers de voyageurs étaient affectés en France vendredi, jour de l'ouverture des Jeux olympiques de Paris et de départs en vacances, par des "actes de sabotage" sur le réseau ferroviaire qui ont entraîné l'annulation de nombreux trains et devraient perturber le trafic durant plusieurs jours.

Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, et des membres du gouvernement ont dénoncé une "attaque" contre la France et les JO, dont la cérémonie d'ouverture doit débuter à 19h30 (17h30 GMT) à Paris.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "dégradations volontaires", notamment "détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", un délit passible de 15 ans de prison.

Aucune interpellation n'a pour l'heure été effectuée, a-t-on appris de source proche du dossier.

Le Premier ministre sortant, Gabriel Attal, fait état sur X d'"actes de sabotage", préparés et coordonnés, avec des conséquences "massives et graves" sur le réseau ferroviaire. Il dit partager "la colère" des Français et salue "leur patience".

Quelque 250.000 passagers sont concernés ce vendredi, et 800.000 devraient l'être durant le week-end, a déclaré le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet.

"L'attaque", selon le terme employé par la SNCF, a été détectée par les systèmes techniques du groupe ferroviaire "autour de 04h00 du matin". Elle visait les lignes à grande vitesse (LGV) sur les axes Atlantique, Nord et Est.

Les faits - des "incendies d'armoires électriques" qui restent à préciser - se sont produits dans au moins quatre départements (Meurthe-et-Moselle, Yonne, Eure-et-Loir et Pas-de-Calais) au niveau de bifurcations ferroviaires stratégiques pour la circulation des trains, a-t-on dit de source proche de l'enquête.

"Les lieux ont été choisis pour avoir les conséquences les plus lourdes", a souligné Jean-Pierre Farandou sur BFMTV.

Les bifurcations concernées se situent à Courtalain en Eure-et-Loir, Pagny-sur-Moselle en Meurthe-et-Moselle et Croisilles (Pas-de-Calais). Un acte de malveillance visant la LGV Sud-Est a en revanche été "déjoué" dans l'Yonne, à Vergigny.

CONFUSION DANS LES GARES PARISIENNES

Des équipes de SNCF Réseau étaient à pied d'oeuvre pour procéder à des diagnostics et entamer des réparations, qui demanderont du temps, a fait savoir le groupe ferroviaire. La situation devrait durer "au moins tout le week-end".

De premières interventions ont permis la reprise partielle du trafic sur la LGV Atlantique à partir de 13h00, "avec un train sur trois en direction de la Bretagne et de la Nouvelle Aquitaine" mais des durées de trajet rallongées de 1H30 à 2h00, précise la SNCF.

Sur l'axe Nord, les TGV, dont certains ont été supprimés, circulaient avec des retards de 1h30 à 2h00. Sur l'axe Est, la circulation à destination de Metz-Nancy est revenue à la normale et au-delà, vers Strasbourg, les TGV circulaient avec des retards d'une heure et certains ont dû être supprimés.

Les travaux de réparations continuent mais les circulations vont rester perturbées ce week-end, précise le groupe.

"Il faut réparer câble par câble. C'est un travail très minutieux. (...) Tout cela prend du temps", a souligné Jean-Pierre Farandou, qui a fustigé une "bande d'illuminés, d'irresponsables".

Les syndicats de cheminots ont dénoncé dans un communiqué commun un "coup porté au service public SNCF".

Outre la confusion dans les gares parisiennes, notamment, le traditionnel chassé-croisé estival sur les routes de France provoquait d'importants embouteillages. Le site de covoiturage Blablacar précise dans un communiqué avoir enregistré "une augmentation de 83% des réservations" pour des trajets vendredi.

"A travers la SNCF, c'est un bout de la France qu'on attaque et c'est les Français qu'on attaque", a jugé le PDG de la SNCF.

"Cela aurait dû être une fête. C'était aujourd'hui les grands départs, les départs en vacances, c'était aussi bien sûr l'ouverture des Jeux Olympiques avec aussi beaucoup de Français qui allaient monter à Paris (...) pour partager la joie des Jeux olympiques, tout ça c'est gâché", a-t-il déploré.

"JOUER CONTRE LES JEUX"

La ministre démissionnaire des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a condamné ces actes, estimant sur BFMTV que c'était "jouer contre les Jeux".

"Jouer contre les Jeux, c'est jouer contre la France, c'est jouer contre son camp, c'est jouer contre son pays", a-t-elle déclaré.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a dénoncé pour sa part une "volonté de déstabilisation de la France".

Le trafic était aussi perturbé sur le réseau RATP en Ile-de-France. Sur X, le compte du RER D a annoncé que les trains en direction du nord de la ligne ne desservaient pas la gare de Stade de France à la suite d'une panne.

Sur les quais des gares parisiennes, où de nombreux voyageurs tentaient de trouver des alternatives, la confusion régnait.

"Moi j'ai envie de rentrer chez moi, c'est vendredi. J'espère que les gens ne sont pas assez bêtes pour faire des actes de malveillance le jour de l'ouverture des Jeux olympiques", a dit à Reuters, Xavier Hiegel, 39 ans, qui patientait gare de l'Est.

Gare Montparnasse, le désarroi dominait aussi.

"J’étais supposée aller à Biarritz. Je n'ai pas de plan B. Forcément, on se dit que c’est en lien avec les JO", témoigne Valérie Vidal, 59 ans.

Le trafic Eurostar est également perturbé, précise l'opérateur. Au total, 25% des trains entre Paris et Londres et Paris et Bruxelles ont été annulés. "Ce sera également le cas samedi 27 et dimanche 28".

Reuters


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